Le secteur du BTP en France face à des défis majeurs : perspectives d’emploi pour 2024 et au-delà
Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) s’apprête à connaître une perte significative d’emplois en 2024, bien que les prévisions initiales aient été revues à la baisse. Selon les dernières estimations de la Fédération française du bâtiment (FFB), environ 30 000 postes seront supprimés l’année prochaine, loin des 90 000 suppressions annoncées précédemment. Toutefois, la FFB exprime des inquiétudes quant à un possible effet de rattrapage en 2025.
Une crise de l’immobilier néfaste pour le secteur
Depuis plus de deux ans, le marché de l’immobilier neuf traverse une période de crise sévère, affectant directement l’activité du secteur du bâtiment. La FFB prévoit un repli de l’activité de 6,6 % en volume pour 2024, le principal facteur de cette contraction étant l’arrêt quasi complet des constructions neuves, en particulier des logements, qui devraient afficher une chute de 22 % en volume. En détail, après un recul de 25 % en 2023, les mises en chantier continueront de décliner, atteignant un point bas avec seulement 250 000 unités.
Olivier Salleron, président de la FFB, évoque une situation alarmante : "Il faut remonter à 1954 pour retrouver un tel niveau!"
À l’opposé, le secteur de l’amélioration et de l’entretien connaît une légère progression de 1 % en volume, bien en deçà des attentes, surtout dans le cadre des enjeux climatiques actuels.
Des perspectives d’emploi incertaines pour 2025
Malgré les chiffres déplorables, l’emploi dans le secteur ne connaît qu’une baisse modérée de 2,2 % en 2024, ce qui correspond à 30 000 postes en équivalent temps plein. Cette situation est mieux que les prévisions alarmistes de la FFB, qui anticipait auparavant une réduction de 90 000 postes.
La FFB se réjouit de cette "bonne nouvelle", même si la croissance du nombre de défaillances d’entreprises reste limitée, avec une augmentation d’environ 25 % anticipée pour 2024.
Cependant, cette stabilité de l’emploi soulève des inquiétudes quant à la productivité. Salleron souligne le risque de fragilisation des entreprises en raison d’une masse salariale disproportionnée par rapport au niveau d’activité, ce qui pourrait engendrer une "grande glissade" de l’emploi en 2025 si des mesures de soutien ne sont pas mises en place. "Sans actions concrètes, ce sera compliqué", avertit-il.
Appel à des mesures de soutien
La FFB critique également l’échec du projet de loi de finances du gouvernement précédent, qui aurait pu apporter une aide nécessaire au secteur. Salleron insiste sur la nécessité d’adopter rapidement un nouveau Budget, incluant des mesures telles qu’un élargissement du prêt à taux zéro et une exonération des droits de succession en faveur de l’acquisition de logements neufs.
Il appelle également à maintenir le budget de MaPrimeRénov’ à 4,2 milliards d’euros et à poursuivre les efforts de simplification administrative, ainsi qu’à un engagement sur le statut des bailleurs privés.
En somme, le secteur du BTP fait face à des défis considérables, avec des perspectives d’emploi inquiétantes pour l’avenir immédiat. Un soutien gouvernemental pourrait être déterminant pour éviter une régression majeure et revitaliser un secteur en crise.
Source : www.bfmtv.com