À Marseille, un homme a enduré une condition de vie déplorable pendant six ans, logé dans un local de seulement une douzaine de mètres carrés. Ce sous-sol, qui ne bénéficiait que d’une fenêtre placée sous le plafond, était imprégné de moisissures et de mauvaises odeurs, générant un environnement insalubre.
Récemment, la justice a requis six mois de prison ferme contre les deux propriétaires successifs de ce logement indigne, où les toilettes étaient à la vue des autres résidents de l’immeuble. « Je vivais comme une bête sauvage », a confié le locataire âgé de 52 ans, qui avait accepté ce logement en 2014 alors qu’il était sans abri et ne disposait que de 500 euros de revenus mensuels. Malgré une demande de logement social déposée il y a 25 ans, renouvelée en 2016, il a dû accepter ces conditions de vie dégradantes.
Les conclusions de 2023 du service communal d’hygiène et de santé ont confirmé que le logement était impropre à l’habitation. La procureure, Marion Chabot, a interrogé les prévenus en montrant des photos choquantes d’une toilette située dans la gaine technique de l’immeuble, visible depuis les étages supérieurs, posant la question : « Vous voudriez des toilettes comme cela ? »
Chabot a décrit les propriétaires comme des marchands de sommeil exploitant la vulnérabilité d’autrui, plaçant la nécessité d’une réponse judiciaire ferme pour dissuader de futurs abus. Elle a demandé 18 mois de prison, dont 12 avec sursis, pour l’ex-propriétaire, tandis que 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, ont été requis contre son gendre, acquéreur du local en 2020 pour 24 000 euros. Il est précisé que la peine ferme pourrait être purgée à domicile sous surveillance électronique.
L’ancien propriétaire, qui affirmait se considérer comme un bailleur social, a expliqué qu’il choisissait de louer à des personnes en difficulté plutôt qu’à des locataires aisés. Son gendre, un chauffagiste, a quant à lui exposé sa volonté de réaménager les toilettes, mais a déclaré ne pas avoir obtenu l’accord de la copropriété.
L’avocat de la ville de Marseille, Me Jorge Mendes Constante, a souligné la soumission des locataires à ces conditions inacceptables, ajoutant que seul un habitat indigne pouvait permettre d’acheter un bien au prix d’une voiture. De son côté, le locataire réclame le remboursement de ses loyers ainsi que 10 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral. Le jugement dans cette affaire est attendu pour le 10 mars.
Source : www.bfmtv.com