Protection renforcée de Notre-Dame : les mesures anti-incendie après le sinistre de 2019

La sécurité incendie de Notre-Dame : un enjeu crucial après l’incendie de 2019

L’incendie dévastateur qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019 a révélé des faiblesses alarmantes dans les dispositifs d’alerte et de sécurité incendie. Alors que la réouverture de l’édifice est prévue pour le 7 décembre 2023, les mesures mises en place pour éviter un tel drame à l’avenir suscitent de vives interrogations.

Un état des lieux préoccupant

L’enquête officielle a mis en lumière deux principaux facteurs ayant contribué à l’extension rapide des flammes. Premièrement, le système d’alerte s’est révélé défectueux, engendrant une perte de temps précieuse qui aurait pu limiter les dégâts. Deuxièmement, un article du New York Times a révélé que de nombreux équipements de sécurité incendie n’étaient pas en place, notamment pour des raisons esthétiques. En effet, la charpente, lieu d’origine du feu, ne disposait ni d’extincteurs automatiques ni de murs coupe-feu.

Des améliorations notables

Dans un rapport parlementaire de 2022, il est clairement indiqué que la sécurité incendie est désormais une priorité majeure dans le cadre des travaux de reconstruction. Philippe Jost, à la tête de l’établissement public en charge du chantier, souligne : « Toutes les précautions ont été prises pour repenser totalement la protection incendie. On a tout repris de zéro. »

Pour remédier aux défauts précédents, plusieurs dispositifs modernes ont été intégrés dans et autour de la cathédrale :

  • Des caméras thermiques pour une détection préventive des points chauds invisibles.
  • Des dispositifs coupe-feu installés dans les combles.
  • Des câbles électriques ignifugés qui retardent la propagation des incendies et minimisent les émissions de fumée, remplaçant entièrement l’ancien circuit électrique.
  • Un poste de contrôle incendie agrandi au presbytère pour accueillir plus de vigiles.

Innovations technologiques

Une innovation remarquable est l’installation d’un système de brumisation visant à protéger les poutres de la cathédrale. Ce dispositif diffuse de fines gouttelettes d’eau sous pression pour étouffer les flammes, une technologie nouvelle pour un monument historique comme Notre-Dame.

Parallèlement, un kilomètre de canalisation d’eau a été refait, permettant un débit d’eau de 600 m³ par minute au pied de la cathédrale, une mesure essentielle après les difficultés rencontrées durant l’incendie. Cela a été réalisé grâce à des travaux d’un coût de 2 millions d’euros effectués par l’entreprise Pont-à-Mousson. De plus, une quinzaine de bouches d’incendie ont été remplacées par des modèles plus performants.

Un budget colossal

Les travaux de reconstruction, évalués à 552 millions d’euros, s’inscrivent dans le cadre des 848 millions d’euros de dons recueillis, dont une fraction a été allouée à la phase de nettoyage des décombres et à des mesures de sécurité préliminaires.

Avec ces nouvelles installations, Notre-Dame de Paris est en voie de se doter non seulement d’une restauration nécessaire mais aussi d’une sécurité renforcée, essentielle pour préserver un symbole de la culture et de l’histoire française.

Source : www.bfmtv.com