La notion de valeur verte est désormais plus cruciale que jamais. Les données des Notaires confirment que les maisons dites « passoires énergétiques » perdent de leur valeur, tandis que les logements performants voient leurs prix grimper. Selon le bilan annuel des Notaires publié ce 16 décembre 2023, ces tendances sont clairement illustrées.
Par exemple, dans la région de Nouvelle-Aquitaine, les maisons anciennes classées F ou G se vendent en moyenne 25% moins cher que celles de classe D, une hausse significative par rapport aux 22% de l’année précédente.
Des différences notables se retrouvent aussi dans d’autres régions : en Bourgogne, l’écart atteint 24% et dans les Hauts-de-France, 23% (contre 19% en 2022). En Île-de-France, le différentiel est moindre, avec une décote de 10% en grande couronne et de 7% en petite couronne, soit une légère amélioration par rapport à 2022.
Vers une valorisation accrue des biens écologiques
En ce qui concerne les appartements, les décotes sont moins prononcées : elles oscillent entre -14% dans le Grand Est et -7% à Paris (contre -11% et -4% en 2022).
Au contraire, les logements les mieux classés se vendent à des prix plus élevés, avec des hausses allant de 5% à 20% selon les régions pour les biens énergétiquement économes. En Occitanie, par exemple, les appartements classés A ou B ont vu leur prix augmenté de 20% en 2023, contre 17% l’année précédente.
Ces écartements de prix s’expliquent en partie par les nouvelles réglementations, notamment l’interdiction à venir de louer des logements classés G, prévue pour le 1er janvier 2025.
“Il est légitime que les acheteurs prennent en compte leurs préoccupations quant aux coûts énergétiques, aux renforcement des réglementations et aux enjeux liés au changement climatique”, souligne Hervé Degreve, cofondateur de Vasco, une entreprise spécialisée dans le financement de la rénovation énergétique.
« Auparavant, l’efficacité énergétique influençait surtout le confort et les factures d’énergie, mais désormais, elle est essentielle dans la valorisation d’un bien. »
Incitation à rénover ?
Les statistiques des Notaires révèlent aussi que de nombreux retraités choisissent de vendre leur passoire énergétique pour un logement plus performant. Ainsi, les plus de 60 ans constituent une part importante parmi les vendeurs de biens classés F ou G et les acheteurs de propriétés économes en énergie (A ou B).
Nous assistons à la montée d’une réelle « valeur verte », en fonction de la performance environnementale des logements. Selon Hervé Degreve, cela pourrait inciter les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation.
“Si l’on ne considère que les économies d’énergie que peut apporter une rénovation, l’équation s’avère souvent complexe. Toutefois, en incluant la plus-value immobilière engendrée lors de la revente, la plupart des projets de rénovation deviennent financièrement viables.”
Toutefois, un défi majeur demeure : ces variations de prix sont calculées selon le DPE, dont la fiabilité est souvent remise en question. Il est donc crucial d’en garantir la précision, au risque de pénaliser des vendeurs ou des acheteurs sur la base d’un DPE imprécis.
Source : www.bfmtv.com