Paris réduit à 90 jours la location de courte durée pour les résidences principales, défiant Airbnb et ses effets sur le marché locatif.

La ville de Paris a décidé de réduire la durée maximale de location de courte durée de résidences principales de 120 à 90 jours. Cette nouvelle réglementation, votée par le Conseil de Paris le 19 décembre, vise à encadrer les locations de meublés touristiques et à sanctionner les abus, avec l’espoir de « regagner » des milliers de logements pour la location à long terme.

Jacques Baudrier, adjoint au logement à la mairie de Paris, a souligné cette initiative comme une « victoire » après une décennie de lutte pour une meilleure régulation. À partir du 1er janvier 2025, les nouvelles règles entreront en vigueur, conformément à une loi adoptée récemment qui confère aux municipalités des pouvoirs accrus pour gérer l’essor des locations de type Airbnb.

Les autorités parisiennes estiment qu’environ 25 000 meublés touristiques sont loués illégalement dans la capitale, principalement via Airbnb, générant un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros. Ces logements sont souvent la propriété de multiples propriétaires, ce qui contribue à la pénurie de logements.

L’abaissement du seuil à 90 jours est conçu pour dissuader la location professionnelle, en alignant les règles avec les comportements réels des propriétaires. Baudrier insiste également sur le fait que cette mesure devrait entraîner une diminution des désagréments pour les résidents, tels que le bruit et l’affluence dans les parties communes.

En parallèle, la nouvelle législation a également modifié les règles concernant le changement d’usage des habitations, offrant à la ville de Paris des possibilités renforcées pour poursuivre les contrevenants et augmenter les amendes, qui passent de 50 000 à 100 000 euros par logement. L’objectif du gouvernement local est de récupérer 25 000 logements supplémentaires grâce à ces mesures.

Airbnb, cependant, a exprimé des réserves face à cette réglementation, affirmant qu’elle nuira aux familles qui dépendent des revenus locatifs pour améliorer leur pouvoir d’achat. Clément Eurly, le PDG d’Airbnb, a déclaré que ces restrictions n’auront aucun impact significatif sur le marché du logement et a appelé à un cadre alternatif pour garantir des logements abordables pour les familles et les touristes à Paris.

Source : www.bfmtv.com