Instabilité politique : un frein pour le marché immobilier
La situation politique actuelle en France, marquée par des incertitudes et la multitude d’amendements discutés durant l’examen du projet de loi de finances du gouvernement Barnier, suscite des inquiétudes dans le secteur immobilier. Selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), cette instabilité alimente un climat d’attentisme parmi les acteurs du marché.
Dans un entretien accordé à BFM Business, Cantin a souligné que "les Français sont inquiets de la situation politique, qui est historique". Cette perception de l’incertitude a conduit à un recul des intentions d’achat immobilier. Il précise : “C’est un moment qui ne donne pas confiance. Quand on investit dans la pierre, il faut de la confiance, de la stabilité, de la visibilité.”
L’inquiétude de Cantin ne date pas uniquement de la récente censure gouvernementale ; elle s’était déjà manifestée au cours de l’examen du budget. Il déplore la multitude de propositions pas forcément rassurantes, telles que l’augmentation des droits de mutation, des modifications dans la taxation des plus-values immobilières et la conversion de l’impôt sur la fortune immobilière en un impôt sur la fortune improductive.
Bien que ces propositions aient été abandonnées durant le vote de censure, leur impact persiste. Loïc Cantin constate que ce climat d’incertitude se traduit par un ralentissement des projets d’acquisition. "C’est très nocif. Les Français ne sont pas toujours au fait des détails, mais les informations qui émergent alimentent un manque de confiance généralisé dans la situation politique", déclare-t-il.
Malgré cette conjoncture peu favorable, le président de la Fnaim adopte une position plus sereine vis-à-vis de l’avenir du marché immobilier. "Je ne suis pas affolé, je ne suis pas pessimiste. Le marché de l’ancien vit de manière autonome depuis un certain temps, évoluant en fonction du pouvoir d’achat des ménages", affirme-t-il.
Cantin espère également la nomination rapide d’un nouveau Premier ministre. Par ailleurs, il anticipe une nouvelle baisse des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne, facilitant ainsi une poursuite de la diminution des taux des crédits immobiliers. Selon son analyse, ces taux pourraient encore diminuer de 0,5 point d’ici fin 2025, offrant ainsi une lueur d’espoir pour le marché immobilier à long terme.
Source : www.bfmtv.com