Une vaste fraude aux aides à la rénovation énergétique dénoncée
Plusieurs entreprises font l’objet d’accusations pour avoir promis des aides financières à des particuliers dans le cadre du dispositif Maprimerénov’, sans jamais les avoir versées. Selon une enquête, 386 plaintes ont été enregistrées liées à cette escroquerie, et le total des préjudices est estimé à 27 millions d’euros.
Le parquet de Nanterre, en collaboration avec la gendarmerie, a récemment révélé l’ampleur d’une fraude orchestrée par un individu ayant dirigé sept sociétés. Ce dernier aurait blanchi 13 millions d’euros en profitant de cette situation.
Une enquête avait été ouverte en décembre 2020 suite à des informations rassemblées par la brigade de recherche et d’investigation financière. Cette enquête visait un réseau de sociétés engagées dans les économies d’énergie, suspectées de pratiques frauduleuses.
386 victimes signalées
En réponse à cette affaire, le ministère public a confirmé qu’un total de 386 plaintes avait été recueillies. Plusieurs individus ont été mis en examen depuis 2020, certains placés sous contrôle judiciaire, et le principal suspect a été mis en détention provisoire pendant environ six mois, avant d’être placé sous surveillance électronique.
Récemment, dans le cadre d’une commission rogatoire, 78 victimes ont été interrogées par les enquêteurs financiers. Cette initiative a permis d’interroger des auto-entrepreneurs, dont certains étaient en garde à vue, d’autres en audition libre.
Des victimes ciblées
Les entreprises impliquées, spécialisées dans l’installation de systèmes de chauffage (comme les pompes à chaleur), ont ciblé des particuliers en leur promettant des primes énergétiques conséquentes. Leurs tactiques incluaient des démarchages agressifs pour inciter les victimes à contracter des crédits dont les paiements étaient directement versés aux entreprises concernées. Les installations étaient effectuées immédiatement après la signature du bon de commande, tandis que les aides promises ne se matérialisaient jamais, rendant les recours pratiquement impossibles. Les commerciaux utilisés étaient souvent sous de fausses identités et utilisaient des numéros de téléphone temporaires, ajoutant à la difficulté des victimes à se défendre.
La gendarmerie a souligné que les particuliers visés étaient souvent des personnes modestes, des retraités ou des individus en situation de précarité, dont certains se sont retrouvés lourdement endettés, au point d’envisager de vendre leur logement pour échapper à la spirale de la dette.
Source : www.bfmtv.com