Encadrement des loyers : « Un simple pansement sur un problème bien plus profond », critique le site Particulier à Particulier.

L’encadrement des loyers, instauré à partir du 25 novembre dans la communauté d’agglomération du Pays basque, est jugé insuffisant par Corinne Jolly, présidente du site immobilier Particulier à Particulier. Elle considère cette mesure comme un « petit pansement sur un problème bien plus grave qui n’est pas traité ». Vingt-quatre communes, dont Anglet, Bayonne, Biarritz, Hendaye et Saint-Jean-de-Luz, seront concernées par ce dispositif.

Ce mécanisme, déjà appliqué dans plusieurs grandes villes françaises, a montré une  » efficacité relativement limitée « , selon Jolly. Elle souligne que de nombreux propriétaires profitent des « autorisations de dépassement » pour dépasser les plafonds fixés. À Paris, par exemple, environ 40 % des annonces immobilières dépassent les limites établies.

La situation à Biarritz est inquiétante, avec une augmentation d’environ 4 euros par m² pour les loyers entre 2020 et 2022, attributée en grande partie à l’essor du tourisme. Corinne Jolly met en lumière le paradoxe de cette situation, notant que l’encadrement des loyers touche exclusivement le secteur résidentiel, laissant de côté les locations touristiques.

Selon elle, le problème réside dans une « offre de logements insuffisante » face à une « demande trop élevée », exacerbée par des évolutions démographiques telles que l’allongement de l’espérance de vie et les séparations familiales. Jolly insiste sur le fait que le besoin en logement n’est pas satisfait par les constructions actuelles au Pays basque, où l’accès à la propriété demeure un enjeu majeur. Elle déclare que « les prix d’achat sont totalement déconnectés des salaires locaux ». En effet, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) signale une hausse de 35 % du prix du mètre carré sur la côte basque entre 2019 et 2023.

L’encadrement des loyers est déjà en vigueur dans plusieurs autres villes comme Paris, Lille, Lyon et Bordeaux, avec une période d’expérimentation qui s’étendra jusqu’en 2026, à l’issue de laquelle le gouvernement décidera de sa continuité.

Source : www.francetvinfo.fr