Le Congrès de la FNAIM, qui regroupe environ 45 000 professionnels de l’immobilier, vient de s’achever, alors que plusieurs réformes envisagées sont désormais en suspens suite à la démission inattendue du gouvernement. Le président de la fédération, Loïc Cantin, garde espoir d’un assouplissement des réglementations concernant les logements classés G, tout en points sur l’avenir du marché de l’immobilier en France.
Dans un entretien accordé à franceinfo, Cantin exprime son regret quant aux réformes, telles que l’extension du prêt à taux zéro (PTZ), qui devaient entrer en vigueur l’année prochaine. "Nous avons beaucoup espéré ce rétablissement du PTZ pour la maison individuelle, tant dans le neuf que l’ancien", souligne-t-il, ajoutant que cette mesure était cruciale pour soutenir les primo-accédants, trop souvent négligés dans le paysage immobilier actuel.
Concernant les normes sur les passoires thermiques, qui doivent devenir une préoccupation majeure dès le 1er janvier, Cantin alerte sur les conséquences potentielles de la réglementation actuelle. Il fait état de 646 000 logements classés G qui pourraient être qualifiés d’indécents. Cette situation pourrait exposer les propriétaires à des actions judiciaires de la part de leurs locataires et même à une suspension des paiements de loyer. D’ici 2028, ce chiffre pourrait grimper à 700 000, atteignant potentiellement 1,5 million dans les prochaines années. "Tous les baux signés à partir du 1er janvier 2025 seront jugés indécents", avertit-il.
Loïc Cantin rappelle qu’un propriétaire, qui a conclu un bail il y a plus de dix ans, ne devrait pas être tenu responsable de règles qui n’étaient pas en vigueur à l’époque.
À la question de savoir si les prix de l’immobilier ont atteint un niveau acceptable pour les acheteurs, il répond que, même s’il y a des signes d’amélioration, la baisse des prix n’est pas encore suffisante. Toutefois, la récente diminution des taux d’intérêt constitue une bonne nouvelle pour les ménages, et Cantin espère qu’elle se traduira par des taux d’emprunt en dessous de 3 % d’ici fin 2024.
Quant à la dynamique du marché locatif et de la construction, il pose un constat préoccupant : "Nous sommes confrontés à une crise du logement". Il met en garde contre une possible réduction significative de logements disponibles à la location, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le marché.
Cantin encourage les investisseurs à "investir aujourd’hui, défiscaliser demain", en mettant en avant un système où ceux qui achètent un bien locatif pourraient bénéficier de 10 ans d’exonérations fiscales, aidant ainsi à préparer leur retraite avec des revenus locatifs non imposés.
Il évoque également la portabilité des emprunts, qui permettrait aux emprunteurs de conserver un taux avantageux en cas de déménagement, une mesure qu’il juge essentielle pour accompagner les ménages dans leurs parcours immobiliers.
Loïc Cantin conclut en signalant le besoin urgent de courage politique pour réformer le secteur et soutenir les citoyens, un combat qu’il promet de mener tout au long de son mandat.
Source : www.francetvinfo.fr