Interdiction des logements énergivores classés G : enjeux et conséquences sur le marché immobilier en 2025

Depuis le 1er janvier 2025, la loi Climat et Résilience impose l’interdiction de louer les logements classés G, jugés comme les plus énergivores d’après le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cette initiative vise à atténuer l’impact écologique des bâtiments, qui sont à l’origine de 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Cependant, une étude réalisée par Guy Hoquet l’Immobilier révèle que seulement 26 % des propriétaires prévoient de rénover leurs biens. Cette interdiction soulève d’importants défis, tant pour les bailleurs que pour les locataires, et met en lumière le rôle crucial des professionnels du secteur. Quelles en seront les répercussions sur le marché immobilier et quelles solutions peuvent être envisagées ?

Les enjeux de l’interdiction des logements classés G

L’interdiction de mettre en location les logements classés G représente un bouleversement majeur pour le marché immobilier français. Le gouvernement souhaite ainsi diminuer l’empreinte environnementale des bâtiments, qui à eux seuls contribuent à un quart des émissions de gaz à effet de serre au niveau national.

Une réforme soutenant la transition énergétique

La loi Climat et Résilience s’appuie sur des dispositifs comme MaPrimeRénov’, qui finance les travaux de rénovation énergétique en fonction des ressources des propriétaires et des travaux à réaliser. À ce jour, cette aide a déjà bénéficié à de nombreux ménages.

Cependant, la mise en œuvre de cette réforme se heurte à des défis. En 2024, les logements classés G ne constitueront que 1,3 % de l’offre locative, selon l’Observatoire GH Location. Leur exclusion du marché, bien que marginale, pourrait entraîner des conséquences significatives pour divers acteurs.

Tensions croissantes sur le marché locatif

Une offre locative déjà insuffisante risque d’être accentuée par le retrait de ces logements. Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier, avertit : « Si une part importante des bailleurs choisit de vendre ou de laisser leurs biens vacants, cela engendrera une exacerbation de la tension sur le marché locatif. »

D’après l’étude, 40 % des propriétaires concernés envisagent de vendre leurs biens plutôt que d’investir dans des travaux, renforçant la pénurie de logements, notamment dans les zones urbaines denses.

Réactions des propriétaires et locataires face à la mesure

Des propriétaires préoccupés par les nouvelles obligations

Pour de nombreux bailleurs, cette interdiction représente un défi tant sur le plan financier qu’administratif. Selon l’étude, seulement 26 % manifestent une volonté de réaliser les travaux requis pour maintenir leurs biens sur le marché locatif.

Stéphane Fritz observe que la rénovation énergétique est perçue par les propriétaires comme un défi complexe et souvent coûteux, malgré son importance cruciale pour améliorer le parc immobilier français et répondre aux enjeux environnementaux.

Les coûts de rénovation, qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, constituent un frein majeur. De plus, la contrainte temporelle imposée par la loi ne facilite pas la mise en œuvre des travaux dans de bonnes conditions.

Locataires : entre espoir et désillusion

Pour les locataires, l’interdiction des logements classés G présente des aspects contradictoires. D’un côté, elle promet des habitations moins énergivores, concrétisant des économies sur les factures. D’un autre, elle restreint l’accès à un marché locatif déjà aux prises avec des tensions croissantes.

Malgré cela, 55 % des locataires seraient prêts à louer un bien classé G, faute de mieux. En revanche, 75 % d’entre eux envisagent d’intenter une action en justice à l’encontre de leur propriétaire pour exiger des rénovations. Cela souligne une sensibilisation insuffisante aux enjeux énergétiques et à leurs répercussions juridiques.

Le rôle clé des professionnels de l’immobilier dans la transition énergétique

Face à cette situation, les professionnels de l’immobilier ont un rôle déterminant. En agissant comme intermédiaires entre propriétaires et locataires, ils doivent faciliter la transition énergétique des biens.

Sensibilisation et accompagnement des propriétaires

Les agences immobilières, notamment celles du réseau Guy Hoquet, jouent un rôle actif dans la mise en conformité des logements. Stéphane Fritz souligne : « Ce besoin urgent de sensibilisation et d’accompagnement pour les bailleurs est vital. »

Leurs missions comprendront :

  • Vérification de la conformité des annonces, avec une mise en avant claire du DPE et des informations sur les performances énergétiques.
  • Accompagnement personnalisé pour aider les propriétaires à identifier les travaux prioritaires et à naviguer dans les démarches administratives.
  • Valorisation des biens rénovés, pour attirer les locataires et répondre aux nouvelles attentes du marché.

Une transition vers un marché immobilier durable

Les professionnels intègrent également les enjeux énergétiques dans leur stratégie commerciale, favorisant progressivement un marché immobilier plus durable en mettant en avant les biens performants.

Conclusion

Bien que l’interdiction des logements classés G soit un pas nécessaire vers la transition énergétique, elle entraîne des défis importants pour le secteur immobilier. Propriétaires, locataires et professionnels doivent rapidement s’adapter à cette nouvelle situation.

En dépit des obstacles, cette réforme constitue une occasion de moderniser le parc locatif français et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Pour atteindre ces objectifs, il est impératif de renforcer la sensibilisation, de favoriser l’accompagnement et d’optimiser les aides financières.

Comme l’affirme Stéphane Fritz : « Améliorer le parc immobilier est un défi collectif qui requiert l’engagement de tous. »

Source : monimmeuble.com