Une maison hors du commun face aux flammes à Los Angeles
Dans une rue de Los Angeles, entourée de décombres calcinés, se dresse une villa qui a défié les flammes. Pas d’un simple coup de chance, mais grâce à des choix constructifs précis, cette maison anti-feu fait figure de modèle pour la reconstruction urbaine, selon son architecte, Michael Kovac. "Nous étions conscients qu’un incendie pourrait frapper notre quartier", confie-t-il à l’AFP. Avec sa femme Karina Maher, ils résident sur une colline particulièrement exposée.
Convaincus de la nécessité d’agir, ce couple d’écologistes a élaboré leur maison avec soin. Les murs sont revêtus de fibre de ciment, les fenêtres sont conçues pour résister à des températures extrêmes, et le toit, recouvert de végétation, offre une barrière supplémentaire contre le feu. Le jardin n’est pas une simple pelouse, mais plutôt un "espace de défense" agrémenté de roches volcaniques, d’agaves, et d’oliviers nains, le tout irrigué par un système d’arrosage capable de pulvériser un produit ignifuge.
Michael Kovac exprime des regrets face à la destruction causée par les récents incendies, qui sont parmi les plus dévastateurs de l’histoire américaine. "Si les maisons étaient construites avec des normes similaires à celles-ci, beaucoup auraient été épargnées", dit-il. Les flammes ont presque entièrement ravagé le secteur de Pacific Palisades, une zone plus vaste que Manhattan.
À 62 ans, Kovac espère que cette catastrophe incitera une prise de conscience collective sur la nécessité d’améliorer les normes de construction. De nombreuses maisons aux États-Unis continuent d’être érigées en bois, une pratique ancrée dans des habitudes professionnelles et des préférences esthétiques. "Utiliser des matériaux ignifugés est non seulement nécessaire, mais économique", soutient-il, soulignant que le coût du bardage en ciment est comparable à celui du bois.
Les enregistrements de vidéosurveillance de leur maison montrent l’incendie dévastateur qui a ravagé leur rue, où aucune autre maison n’a résisté. Karina Maher décrypte la situation : "Quand une maison est assaillie de braises et entourée de flammes, c’est la qualité des matériaux et la conception qui préservent l’habitat. Ces incendies illustrent les impacts du changement climatique." Elle insiste sur le fait que nous avons les connaissances pour ralentir ce phénomène, mais également pour nous adapter.
La reconstruction constitue également une opportunité de revoir les pratiques urbanistiques à Los Angeles. La scientifique Yana Valachovic, experte en construction anti-incendie à l’université de Californie, encourage à renforcer la protection des maisons et à considérer d’autres méthodes pour aménager les jardins. "S’adapter aux incendies n’implique pas des investissements colossaux, mais demande un changement de mode de vie", affirme-t-elle.
Au-delà des simples considérations de construction, la question de la planification urbaine se pose. Michael Kovac s’inquiète des décisions précipitées pour reconstruire, craignant que cela n’entraîne des habitations trop proches les unes des autres, ce qui avait favorisé la propagation des incendies. Il appelle à une réflexion plus profonde pour rendre la ville plus sûre et répondre à la crise du logement en Californie. "Nous avons l’occasion de repenser ce quartier afin qu’il soit à la fois plus résilient et mieux adapté aux nouvelles réalités", conclut-il.
Source : www.bfmtv.com





