Le nouveau directeur de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), Patrice Vergriete, a pour ambition de relancer le débat sur la rénovation urbaine en plaçant cette question au cœur des priorités politiques. Nommer à la tête de l’agence le 31 janvier, Vergriete a débuté son mandat par une visite à Saint-Denis, où se trouve « le plus grand projet Anru de France ».
Dans un entretien à l’AFP, l’ancien ministre du Logement et des Transports a souligné que la rénovation urbaine était absente des priorités politiques actuelles et s’est engagé à la remettre au premier plan. Il a interrogé la nécessité de choisir entre des quartiers laissés pour compte ou une ville équilibrée capable de répondre aux défis du changement climatique.
L’Anru, fondée en 2004 sous l’égide de l’ex-ministre Jean-Louis Borloo, est reconnue pour ses opérations de démolition et reconstruction visant à désenclaver les quartiers populaires, améliorer la qualité de vie et la sécurité. Elle se concentre également sur la réhabilitation des bâtiments existants, la transformation des espaces publics et la création de nouveaux équipements.
Patrice Vergriete a exprimé son désir d’un troisième programme Anru (Anru 3), soulignant que l’agence a prouvé son efficacité dans l’amélioration des conditions de vie des habitants. Les débats actuels entourant l’Anru portent sur son champ d’action et son financement. Le dernier programme en cours, le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), bénéficie d’un budget de 12 milliards d’euros et doit se terminer en 2030.
L’agence doit-elle continuer à se concentrer uniquement sur les quartiers prioritaires ou élargir son champ d’action à la résorption de l’habitat indigne dans d’autres zones ? Vergriete a reconnu que la notion de rénovation urbaine est ambiguë, car elle ne concerne actuellement que les quartiers désignés dans le cadre de la politique de la ville.
Concernant le financement, il souligne la nécessité d’un consensus entre les différentes parties prenantes pour obtenir des budgets adéquats. Bien que l’agence ait initialement eu un budget inexistant pour 2025, ce montant sera finalement porté à 50 millions d’euros, reflétant une prise de conscience de l’État sur son rôle à jouer.
En réponse aux critiques sur le bilan de l’agence après les émeutes de l’été 2023, liées à la mort d’un jeune à Nanterre, Vergriete juge que l’Anru a eu un impact positif sur la transformation urbaine, même si le volet social demeure un défi à relever. Il estime que la mixité sociale, initialement promise, n’a pas échoué, mais exige du temps pour voir des changements significatifs dans l’image des quartiers.
Source : www.bfmtv.com