Moisissures et santé : un danger sous-estimé dans nos maisons et leurs conséquences sur la qualité de l’air intérieur

Les dangers des moisissures chez soi : une préoccupation souvent négligée

L’Agence nationale de sécurité sanitaire tire la sonnette d’alarme : "Les moisissures peuvent déclencher des crises d’asthme, des maux de tête, une gêne respiratoire et olfactive". Malgré cette mise en garde, les conséquences des moisissures sont souvent minimisées par les occupants.

Par exemple, Julien M., nouvellement papa, a trouvé des moisissures dans la chambre parentale de son appartement à Marly-le-Roi. En préparation de l’arrivée de son deuxième enfant, il a nettoyé les taches, appliqué un traitement anti-moisissure et repeint le plafond. Hélas, à peine dix jours après son intervention, les moisissures sont réapparues, suscitant son inquiétude quant à la sécurité de ses enfants.

Lors d’un diagnostic réalisé par Maxime Gay, directeur d’une agence spécialisée dans le traitement de l’humidité, il apprend que ces moisissures peuvent être nocives. Elles produisent de l’aspergillus, un champignon pouvant causer des allergies et des problèmes respiratoires, surtout si ces spores pénètrent dans les poumons. L’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs révèle que l’air à l’intérieur des habitations est généralement cinq à huit fois plus pollué que l’air extérieur.

Margaux Sanchez, experte en évaluation des risques aériens à l’Anses, souligne l’importance d’étudier la qualité de l’air intérieur, souvent négligée, alors que les Français passent 80 % de leur temps dans des environnements clos.

Un enjeu de santé publique

Selon l’Anses, près de 20 000 décès prématurés chaque année en France sont attribués à la pollution intérieure, issue de plusieurs substances chimiques, physiques comme l’amiante, et biologiques comme le pollen. Cette pollution peut résulter de l’environnement extérieur, des matériaux de construction, mais également des comportements quotidiens, tels que le tabagisme, l’utilisation de bougies, ou certains produits de nettoyage.

Une étude de Murprotec a révélé que 43 % des personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques avaient vécu dans des logements présentant des traces d’humidité, et beaucoup d’entre elles ignorent les risques associés.

Prévenir les moisissures : les bonnes pratiques

Les moisissures peuvent aussi causer des dommages structurels à une maison. Rodolphe Muller, à Colombes, constate que des sels minéraux rongent les murs de son sous-sol, conséquence d’une humidité mal contrôlée. Maxime Gay note que de nombreux propriétaires évitent de s’occuper des moisissures, ce qui peut compromettre l’intégrité de leur logement.

Pour pallier ces problèmes, améliorer l’étanchéité des fondations est essentiel pour certains, tandis que d’autres, comme la famille de Marly-le-Roi, doivent assurer une meilleure ventilation. Maxime Gay conseille d’installer un système de ventilation plus efficace, étant donné que leur VMC actuelle est sous-dimensionnée. En attendant, il est recommandé d’aérer régulièrement, de sécher le linge à l’extérieur, et de nettoyer les moisissures avec du vinaigre blanc dès qu’elles apparaissent.

L’Anses préconise de ventiler au moins 10 minutes par jour, en créant un courant d’air. Cependant, pour les logements récents bien isolés, ce temps d’aération peut s’avérer insuffisant pour garantir une qualité d’air optimale.

L’attention aux moisissures n’est pas seulement une question d’esthétisme, mais un enjeu crucial pour la santé et la sécurité des occupants.

Source : www.bfmtv.com