Logement : Paris rencontre le plus de difficultés à appliquer la loi Climat et résilience, d’après SeLoger.

La Loi Climat et résilience, entrée en vigueur pour garantir la transparence énergétique des logements, rencontre des difficultés de mise en application, selon une étude récente de SeLoger révélée le 5 février. Établissant l’obligation pour les propriétaires de divulguer le diagnostic de performance énergétique (DPE) de leurs biens et interdisant la location des logements classés G depuis le 1er janvier 2025, l’étude montre que le respect de cette loi n’est pas encore total.

À la date de l’interdiction, 2,3 % des annonces immobilières continuaient de mentionner des logements classés G, tandis que 18 % des annonces de locations ne respectaient pas l’exigence d’affichage du DPE, une légère hausse depuis juillet 2021 où ce taux s’élevait à 37 %.

Dans la capitale française, la situation est particulièrement préoccupante : 35 % des annonces ne présentent pas de DPE, avec 4,7 % classées G. SeLoger souligne que Paris fait face à des défis plus importants en raison d’un parc immobilier où 35 % des logements sont considérés comme des passoires thermiques (en comparaison avec 17 % au niveau national) et d’un marché locatif tendu. Ce contexte incite certains propriétaires à ignorer les nouvelles réglementations, tandis que les locataires manquent souvent d’options.

Néanmoins, l’étude révèle une amélioration progressive. En effet, le nombre de logements classés G mis en location a diminué de 16 % entre le début et la fin de l’année 2024, une tendance probablement due à l’anticipation de l’interdiction cumulée à une certaine prise de conscience des enjeux énergétiques.

Thomas Lefebvre, directeur scientifique de SeLoger, observe une évolution : bien qu’il y ait moins de passoires énergétiques sur le marché, une augmentation des annonces sans DPE suggère le risque de cacher des niveaux de performance énergétique insatisfaisants.

Loin d’aggraver la pénurie de logements, cette interdiction vise plutôt à encadrer un marché déjà sous tension, où le nombre d’annonces a chuté de 30 % par rapport à il y a quatre ans. Cette diminution s’explique par des facteurs de marché plutôt que par la loi elle-même, notamment une hausse des taux d’intérêt qui a freiné l’accès à la propriété et maintenu davantage de ménages sur le marché locatif. Les experts restent optimistes quant à une éventuelle amélioration, espérant que les conditions de crédit se stabilisent prochainement.

Source : www.francetvinfo.fr