Le marché immobilier montre des signes de reprise. Selon des données publiées par Century 21, le nombre de ventes a augmenté depuis l’été 2024, avec une hausse de 20 % des transactions depuis la fin de l’année dernière. On prévoit que le total des ventes pour 2024 atteindra près de 800 000, bien que ce chiffre soit en baisse comparé aux 900 000 de 2023. Pour 2025, les perspectives restent optimistes mais sont ternies par la situation sur les marchés de la location et du neuf.
Le rapport de Century 21 indique une nette avancée dans les transactions de logements anciens, tant pour les maisons que pour les appartements, soutenue par le ralentissement de l’inflation. Les taux d’emprunt ont également baissé, se stabilisant autour de 3,5 % après avoir dépassé 4 % l’année dernière. En parallèle, les banques commencent à accorder à nouveau des prêts, après une période de restrictions en 2023. Par conséquent, les prix de l’immobilier ont enregistré une baisse d’environ 4 % en moyenne pour les maisons et de 5,5 % pour les appartements depuis 2022. À Paris, les prix sont passés de 10 500 euros à 9 320 euros le mètre carré, marquant une baisse significative de 10 % sur deux ans.
Cependant, cette reprise ne se manifeste pas uniformément dans toutes les régions. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les prix sont restés stables, bien que les ventes aient augmenté de 3,5 % en 2024. La Nouvelle-Aquitaine se distingue avec une progression des transactions de plus de 14 %, alors que l’Occitanie affiche une hausse de 10 %. À l’inverse, la Bretagne et les Pays de la Loire ont vu leurs transactions diminuer respectivement de 12 % et 5 %. Toutefois, même dans les régions où le volume de ventes pâtit, les prix peuvent continuer à grimper, comme en Normandie, où les tarifs au mètre carré ont bondi de plus de 30 % en cinq ans.
Malgré les perspectives encourageantes pour les ventes en 2025, les marchés de la location et du neuf suscitent des inquiétudes. Charles Marinakis, dirigeant de Century 21, met en garde contre la pénurie de nouveaux logements, prévoyant seulement 270 000 nouvelles constructions alors qu’il en faudrait 450 000. Il exprime ses préoccupations quant à la santé du marché, affirmant qu’il n’ose plus publier d’annonces de location en raison de l’énorme demande — jusqu’à 200 appels par annonce, ce qui, selon lui, est anormal.
Pour remédier à cette situation, Marinakis plaide pour un statut de bailleur privé qui faciliterait les démarches administratives et proposerait des exonérations fiscales, afin de stimuler le marché locatif. Cette demande prend d’autant plus d’importance avec l’exclusion de 500 000 logements classés G, qualifiés de passoires thermiques, du marché locatif depuis le début de l’année.
Source : www.francetvinfo.fr