Interdiction de location des passoires thermiques : un défi pour les propriétaires
À partir du 1er janvier 2025, les logements considérés comme des passoires thermiques, c’est-à-dire ceux classés G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE), ne pourront plus être loués. Bien que cette mesure ait été annoncée depuis plusieurs années, de nombreux propriétaires commencent à ressentir la pression alors que la date fatidique approche.
De nombreux bailleurs n’ayant pas anticipé cette obligation se voient aujourd’hui contraints d’accélérer les travaux de rénovation. "Nous avons reçu plusieurs propriétaires exprimant leur urgence à procéder à des améliorations nécessaires", témoigne Pierre-François Morin de l’entreprise Hello Watt, spécialisée dans l’accompagnement à la rénovation énergétique.
Des solutions rapides pour remédier à la situation
Pierre-François Morin assure que plusieurs interventions mineures peuvent être réalisées rapidement pour améliorer la notation énergétique d’un bien. Par exemple, l’isolation des combles ou des murs extérieurs peut être effectuée, même si le logement est occupé. Une installation de pompe à chaleur, bien qu’optimale si couplée à des travaux d’isolation, peut également donner un coup de pouce à la classe énergétique.
La question des copropriétés
Les propriétaires de logements en copropriété, quant à eux, rencontrent des obstacles supplémentaires, notamment en raison du besoin d’approbation lors des assemblées générales pour réaliser des travaux de grande envergure. Si une loi visant à assouplir cette situation a été envisagée, son avenir reste incertain, avec un examen prévu pour janvier 2025, soit après l’entrée en vigueur de l’interdiction.
Morin souligne qu’il est crucial d’encourager les copropriétés à s’engager dans des projets de rénovation, rappelant que même des améliorations à l’échelle d’un logement peuvent engendrer des gains en matière d’efficacité énergétique.
Le dilemme des propriétaires aux moyens limités
Malgré l’élan vers l’amélioration de l’efficacité énergétique, certains propriétaires se retrouvent dans une situation délicate. À Lyon, par exemple, plusieurs copropriétaires se sont réunis pour approuver des travaux de réhabilitation énergétique, mais tout le monde ne peut pas supporter le coût élevé de ces rénovations, qui peut atteindre jusqu’à 60 000 euros. Laure, une propriétaire, indique qu’elle n’a pas les moyens de faire face à une facture de plus de 38 000 euros et se voit contrainte de vendre son bien.
Des défis à l’échelle nationale
Avec environ 4,8 millions de logements en France classés F ou G, parmi lesquels 1,5 million dans le parc locatif privé et 2,9 millions habitant par leurs propriétaires, la problématique des passoires thermiques s’avère vaste. Les propriétaires doivent agir rapidement pour anticiper les conséquences économiques de cette législation, alors que les solutions de rénovation demeurent indispensables pour garantir un logement décent et économe en énergie.
Source : www.bfmtv.com