Airbnb France : « Limiter les jours de location des résidences principales ne créera pas de logements supplémentaires. »

Paris Renforce les Règles sur Airbnb : Vers une Régulation Plus Stricte des Locations Touristiques

La Ville de Paris intensifie ses efforts pour contrer les effets néfastes d’Airbnb, s’inscrivant dans une tendance observée dans d’autres grandes villes européennes comme Vienne, Londres, Stuttgart et Barcelone, où les maires cherchent à réguler le surtourisme afin de maintenir l’accès au logement pour les résidents. Ces initiatives incluent des restrictions sur le nombre de nuitées autorisées pour les locations touristiques.

Actuellement, la location d’une résidence secondaire sur Airbnb est déjà prohibée à Paris, mais le Conseil de Paris souhaite désormais encadrer la mise en location des résidences principales. Sous prétexte d’ajouter des biens sur le marché locatif à long terme, cette mesure suscite des critiques. Clément Eulry, directeur général d’Airbnb France, affirme que cette initiative n’aura pas d’effet positif sur l’accès au logement et pourrait même nuire au pouvoir d’achat des propriétaires.

À partir du 1er janvier, les résidences principales à Paris ne pourront être louées qu’un maximum de 90 jours par an, une réduction par rapport aux 120 jours précédents. Mais Clément Eulry s’oppose à cette mesure, soulignant qu’elle ne contribuera pas à augmenter l’offre de logement, puisque la majorité des utilisateurs de la plateforme ne louent leur résidence principale que rarement.

Il fait valoir que cette mesure ne répond pas aux besoins des personnes qui, par exemple, cherchent à sublimer leurs revenus grâce à la location tout en gardant leur logement. Selon lui, les restrictions sur les locations ne feront qu’aggraver la situation économique de certains locataires et pourraient renforcer la pression sur le marché locatif.

D’autre part, la mairie de Paris estime qu’environ 25 000 meublés touristiques seraient loués illégalement dans la capitale, et projette de doubler les amendes pour les transformations illégales, passant de 50 000 à 100 000 euros. Eulry est sceptique quant à l’efficacité de ces mesures, qu’il juge non seulement excessives mais également en décalage avec la réalité du marché.

Les exemples de villes ayant mis en place des réglementations similaires montrent que, malgré les bonnes intentions, ces initiatives n’ont pas permis d’accroître l’offre de logements ni de freiner les hausses des prix immobiliers. À Barcelone, les prix des logements ont grimpé de 70% en dix ans, tandis que les prix des hôtels à Paris ont augmenté de 77% en six ans.

Eulry appelle donc à l’élaboration de mesures plus efficaces, comme la mise en place de quotas visant à mieux contrôler le marché locatif tout en permettant aux touristes d’accéder à des options d’hébergement abordables.

Il s’inquiète également de la réplication de ces mesures à d’autres villes à l’échelle européenne, exhortant les autorités à évaluer l’impact des politiques en place sur la disponibilité des logements et sur l’économie locale, afin d’adopter un cadre réglementaire qui soit réellement bénéfique.

Enfin, concernant les fêtes dans les logements Airbnb, Eulry assure que des efforts considérables sont mis en œuvre pour éviter les débordements, avec des systèmes permettant de prévenir les nuisances et de maintenir un cadre de convivialité durant les fêtes de fin d’année.

En somme, Paris continue de redéfinir son approche face à la location courte durée, et à la croisée des chemins, les conséquences de ces choix restent à observer.

Source : www.francetvinfo.fr