Crise du logement en France : l’urgence d’une nouvelle défiscalisation pour sauver le secteur immobilier

Lors du 77e congrès de la FNAIM, trois anciens ministres du Logement – Pierre Méhaignerie, Gilles de Robien et Cécile Duflot – ont évoqué la nécessité d’une nouvelle loi de défiscalisation pour faire face à la crise actuelle du logement en France. Avec une baisse des ventes immobilières et une production de logements neufs en déclin, ils ont apporté un soutien unanime à des mesures fiscales audacieuses tout en critiquant les obstacles administratifs et idéologiques qui entravent le secteur. Cet appel à des réformes pragmatiques souligne l’importance de redéfinir les priorités politiques afin de garantir un toit pour chacun.

Sommaire :

  • La crise actuelle du logement : un besoin de stabilité fiscale
  • Défiscalisation : un levier pour atténuer la crise du logement
  • Mobilisation des logements vacants : une réponse incontournable
  • Simplification administrative et innovation
  • Vers une réforme ambitieuse et pragmatique

La crise actuelle du logement : un besoin de stabilité fiscale

Lors de la 77e édition du congrès de la FNAIM, Cécile Duflot, Pierre Méhaignerie et Gilles de Robien ont partagé leur analyse sur les défis actuels du secteur résidentiel. La France est confrontée à une instabilité politique et économique, exacerbée par des décisions gouvernementales qui ont bloqué des mesures essentielles dans le projet de loi de finances 2025, rendant difficile l’engagement du ministre du Logement, Valérie Létard, lors du congrès.

L’expérience des anciens ministres du Logement

Chacun des anciens ministres a mis en place des dispositifs de défiscalisation :

  • Pierre Méhaignerie a introduit des déductions fiscales pour stimuler la construction de nouveaux logements.
  • Gilles de Robien a proposé des réductions d’impôt pour l’investissement locatif à long terme.
  • Cécile Duflot a favorisé des mesures de défiscalisation tout en mettant en place des plafonds de loyers pour soutenir les ménages modestes.

Leur expérience collective est cruciale dans le contexte actuel, notamment avec l’échéance de la loi Pinel en décembre 2024.

Une crise aux impacts variés

En 2024, le marché immobilier est fragile, avec une chute de 18 % des ventes de logements anciens et une construction insuffisante. Ces problèmes touchent de plus en plus les jeunes, et une majorité d’entre eux abandonnent leurs études pour des raisons de logement. La concentration croissante des biens immobiliers creuse les inégalités, rendant l’accession à la propriété difficile pour les classes moyennes et les jeunes actifs.

Défiscalisation : un levier pour atténuer la crise

La défiscalisation a longtemps soutenu le secteur du logement. Les dispositifs tels que la loi Pinel ont stimulé l’investissement locatif, mais leur fin programmée pourrait aggraver la situation. Une régulation stricte est nécessaire pour éviter les dérives spéculatives, que Cécile Duflot préconise comme condition essentielle pour toute nouvelle mesure.

Mobiliser les logements vacants

Avec 3,3 millions de logements vacants en France, souvent négligés, des incitations financières ou des sanctions fiscales pourraient être envisagées pour encourager leur mise sur le marché. Cela représenterait une source précieuse pour réduire la pénurie de logements.

Simplification administrative et innovation

La complexité des démarches administratives ralentit la construction. Il est essentiel de les simplifier pour que les investisseurs puissent agir rapidement. Parallèlement, l’innovation dans les méthodes de construction pourrait contribuer à rendre les logements plus durables et abordables.

Conclusion

Pour sortir de la crise du logement, il est crucial d’adopter des solutions ambitieuses. Les recommandations formulées lors du congrès offrent une base solide pour envisager des réformes durables, mais leur succès dépendra de la volonté politique et de la coopération entre les différents acteurs du secteur. Les enjeux qui se posent vont bien au-delà de la simple relance du marché immobilier ; ils touchent à la cohésion sociale et économique de la France.

Source : monimmeuble.com