En décembre 2024, le moral des agents immobiliers a enregistré une chute alarmante de 23,4 points par rapport à septembre, selon la récente enquête trimestrielle de Superimmo.com, réalisée auprès de 1 214 professionnels du secteur. Ce déclin de la confiance traduit une inquiétude croissante face à l’incertitude du marché immobilier, aux fluctuations des prix et à l’allongement des délais de vente. Alors que des tensions économiques et des questions législatives pèsent sur le secteur, l’étude met en lumière les régions qui affichent une résistance et les défis à venir.
Le moral des agents immobiliers en chute libre
La diminution du moral des agents immobiliers, mesurée à -23,4 points en décembre, représente l’une des baisses les plus marquées depuis le début de la crise immobilière. Selon l’enquête, 55,9 % des professionnels se disent pessimistes, dont 11,7 % se considèrent même "très pessimistes". Ce pessimisme est alimenté par divers facteurs, notamment l’augmentation des délais de vente, les incertitudes autour des taux d’intérêt et une demande en recul dans plusieurs régions.
François Deschamps, co-fondateur de Superimmo.com, commente : "La désillusion des agents immobiliers est brutale, surtout après un regain d’espoir en septembre. Les préoccupations liées à l’instabilité économique et à la censure gouvernementale affectent gravement les perspectives du marché." Les acheteurs, de leur côté, sont de plus en plus hésitants à s’engager, en raison des incertitudes sur les taux d’intérêt et d’un pouvoir d’achat en baisse.
Des indicateurs économiques inquiétants
Les résultats de l’enquête révèlent une dégradation significative de plusieurs indicateurs clés du marché immobilier.
Baisse anticipate des prix
Près de 48,5 % des agents immobiliers prévoient une baisse des prix dans les six mois à venir, une hausse de 8,4 points par rapport à septembre, tandis que ceux prévoyant une stabilisation des prix diminuent à 46,2 %. "Les agents sont sur la défensive, s’ajustant à un marché sans signes d’amélioration immédiate," souligne François Deschamps.
Taux de crédit immobilier
L’accès au crédit devient de plus en plus problématique avec seulement 34,2 % des agents anticipant une baisse des taux, contre 63 % en septembre. Cela soulève des inquiétudes quant à la solvabilité des acheteurs. Par ailleurs, 18,5 % des agents s’attendent désormais à une hausse des taux, augmentant le stress autour des conditions de financement.
Allongement des délais de vente
Près de 46,4 % des agents s’attendent à une augmentation des délais de vente, une indication de la diminution du dynamisme du marché, particulièrement dans les grandes villes où les prix restent élevés.
Des régions qui résistent malgré tout
Malgré le climat pessimiste global, certaines régions affichent une résilience notoire. En Alsace, 61,1 % des agents restent optimistes, et 60 % dans le Limousin. Ces régions, souvent caractérisées par des prix plus accessibles et un marché local moins influencé par les grandeurs macroéconomiques, contrastent avec d’autres zones comme la Franche-Comté et la Bretagne, où le moral des agents a subi des baisses sévères.
Perspectives et solutions pour 2025
Pour améliorer la situation, plusieurs mesures pourraient être envisagées :
- Incitations fiscales ciblées : Offrir des mesures favorables à l’accès à la propriété, en particulier pour les primo-accédants, pourrait stimuler le marché.
- Stabilisation des taux d’intérêt : Maintenir des taux d’intérêt bas serait crucial pour encourager les emprunts et apaiser les craintes des professionnels.
- Régulation des délais de vente : Simplifier les procédures administratives pourrait réduire les délais de finalisation des transactions.
Les mois à venir seront déterminants. Si des mesures ne sont pas rapidement mises en œuvre, la dégradation du moral des agents immobiliers pourrait avoir des conséquences significatives sur l’ensemble du secteur. En somme, le moral des agents immobiliers, reflet des tensions économiques actuelles, montre qu’un besoin urgent d’actions concrètes existe pour prévenir une aggravation de la situation en 2025.
Source : monimmeuble.com